Corita Kent “stop the bombing” 1967 serigraph 18 x 23 inches

Corita Kent, “stop the bombing”, 1967, serigraph, 18 x 23 inches© 2024, Corita Art Center, corita.org

Corita Kent. La révolution joyeuse au Collège des Bernardins (20 rue de Poissy, 75005 Paris), jusqu’au 21 décembre 2024.

Rashid Johnson à la galerie Hauser & Wirth (Paris)

Impossible d’amener Rashid Johnson à s’interroger sur la notion de masculinité, et la manière dont celle-ci se manifeste dans son œuvre. Pourtant, elle semble omniprésente dans ses dernières séries, présentées en ce moment même à la galerie Hauser & Wirth à Paris. Faisant suite aux fascinantes œuvres de la série Anxious Men, ces nouveaux objets (peintures, sculptures et film) s’articulent autour deux idées que sont l’âme et Dieu. Grand programme, donc, face auquel l’Américaine ne plie pas, et propose un regard nouveau.

S’il se perçoit comme un croyant, Rashid Johnson a été élevé par un athée convaincu – son père. “J’ai toujours eu cette difficulté à comprendre ce qu’était Dieu, ce qu’il signifiait, confie-t-il. Avoir une relation avec Dieu, je ne savais pas ce que ça voulait dire”. Pourtant, tout change lors d’une banale journée passée à la plage, en compagnie de son fils, âgé d’à peine un ou deux ans à l’époque. Face à l’horizon, l’artiste ferme les yeux, et voit sa rétine imprimée de la marque rouge du soleil. Là, il en est persuadé, se cache Dieu – dans cette image écarlate qui ne quitte son regard, même les paupières fermées. Cette même couleur habite donc les God Paintings, ainsi que les sculptures qui y sont associées, des vesicae piscis devenues des espaces de repos sur lesquels on pourrait s’asseoir. Mais c’est plus encore dans le court-métrage Sanguine (2024), présenté à la fin de l’exposition, que le rouge se fait le plus fort. L’artiste américain y représente l’image exacte qui s’est dévoilée sous ses yeux, il y a des années face à l’horizon. Mais il s’y positionne surtout comme un homme en plein questionnement sur sa place dans le cycle de la vie, devenu père, mais toujours fils.

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