Hasard du calendrier, la Fashion Week a vu plusieurs shows signés par des femmes, créatrices et entrepreneuses. Chose trop rare dans une industrie majoritairement masculine.
Il suffit de regarder le calendrier des défilés de Paris pour réaliser que de moins en moins de créateurs se lancent sous leur nom. Aujourd’hui, les plus talentueux deviennent directeurs artistiques de maisons établies (comme les megabrands que sont Dior, Chanel, Hermès et Louis Vuitton) ou de marques nées dans les années 1970-1980 dont les fondateurs sont morts ou partis (Alaïa, Mugler, Dries Van Noten, etc.). Curieusement, et alors qu’elles sont minoritaires dans la caste des « DA stars », ce sont surtout des femmes qui se sont lancées dans ces aventures personnelles, créatives et entrepreneuriales, à l’image de Phoebe Philo qui a courageusement sauté le pas il y a un peu moins d’un an.
C’est également le cas de Mary-Kate et Ashley Olsen qui lançaient, en 2006, à 20 ans leur marque The Row. Elles ne sont pas à proprement parler des designers mais elles sont très impliquées dans la conception des collections et en insufflent l’esprit chaque saison. Leur succès est assez fou, en témoigne la file d’attente mardi dernier devant leur boutique de la rue du Mont-Thabor pour son premier jour d’ouverture. Le lendemain, mercredi, elles présentaient leur été 2025 dans les salons de leur siège social, rue des Capucines, selon un rituel désormais connu : thé vert proposé à l’entrée, ambiance feutrée, public trié sur le volet et surtout, interdiction de photographier pendant le défilé. De fait, c’est la marque qui envoie ses propres photos quand il lui sied, d’où ce compte-rendu tardif… Qu’importe, même cinq jours après, le moment de grâce est encore à notre esprit. Pourtant, ce vestiaire aux matières très haut de gamme frôle l’austérité avec ces filles en tee-shirts de cachemire bouclette superposés et pantalon légèrement ample. Une robe quasi monacale est, non pas de bure, mais de laine extra extra fine. Un pardessus de gabardine redéfinit le « chic normal ». À peine a-t-on droit à un col brodé de strass sur une longue robe noire juste appuyée à la taille… Nous ne sommes là ni dans le quiet luxury (qui, contrairement à ce qu’il prétend, se reconnaît de loin), ni dans le geste créatif démonstratif. Un entre-deux qui ne cherche pas à tout prix à être aimé. Et c’est pour ça qu’on l’aime. Beaucoup.
L’an prochain, cela fera trente ans qu’Isabel Marant a lancé sa marque avec le succès que l’on sait. En 2016, elle cédait 51 % de son capital à un fonds d’investissement, et depuis récemment a confié officiellement la direction artistique à sa collaboratrice de longue date, Kim Bekker. Elles sont là, toutes les deux, quelques minutes avant le show dimanche soir au Palais-Royal, pour nous expliquer le concept derrière l’été 2025. « Des femmes un peu guerrières chaussées à plat, des tribal-punks avec cette idée du Brésil et de l’Amazonie traduit dans les tissages de perles ou au fil, des franges, du macramé », résume la fondatrice. « Les couleurs du coucher de soleil et des papillons de nuit », poursuit Bekker. Sur le podium en plein air – petit point météo : rappelons qu’il fait plus froid en septembre à Paris qu’à Rio de Janeiro -, un genre d’Ursula Andress à la chevelure ébouriffée déboule en veste et minijupe de veau velours à franges, collier tribal et boots façon Minnetonka. Petite robe à motifs ailes de papillon mariée avec des spartiates montant le long du tibia, top en franges multicolores et pantalon de corsaire à la ceinture lacée, blouses ethniques, besace en nubuck et bombardier en cuir campent le vestiaire de cette fille gipsy que Laeticia Hallyday au premier rang applaudit chaleureusement. À nos yeux, cette collection, trop premier degré au regard de l’inspiration, aurait gagné à faire un pas de côté et offrir un prêt-à-porter plus réel et fidèle à l’esprit d’« Isabel ».
« Regardez, il ne pleut pas, sourit l’attachée de presse de Stella McCartney. Mère Nature est avec nous ! » « Parce que vous lui rendez bien ! », lui répond une invitée. Effectivement, Stella est non seulement la pionnière de la mode écoresponsable mais elle n’a jamais dérogé à sa ligne de conduite quand tant d’autres ont surfé sur la tendance après le Covid… et sont passés à autre chose aujourd’hui. En revanche, comme chez Isabel Marant la veille, il fait frisquet – surtout pour les mannequins les plus dénudés – sur le terre-plein de l’avenue de Saxe où le défilé de l’été 2025 se tient en présence de Juliette Binoche et de Natalie Portman. En bande-son, la voix d’Helen Mirren répète « Save what you love », manifeste écologique en faveur de la protection des oiseaux (d’où ces colombes imprimées sur des robes en soie ou sculptées en cache-sein d’or martelé), thème de cette collection « réalisée sans faire de mal à une seule créature », indique la créatrice. Sur le podium, les filles n’ont pour autant rien de néohippie-retour à la terre. Plutôt des citadines pur jus, allant au bureau (ou en soirée on ne sait trop) en trench oversize, veste aux épaules carénées et chemise bleue tirée du vestiaire masculin. Certaines y associent une jupe tulipe de cuir ou un pantalon de costume ample brodé de paillettes argent. De leur sac à main végane (le Stella Ryder au profil de selle de cheval, animal préféré de la Britannique, nous dit-on), dépasse un journal fictif, le Stella Times, dont les rubriques martèlent le message de la collection. Qui aurait dit que le bon vieux journal papier serait l’accessoire de l’été ?
Stella remixe également ses « basiques » comme la combi de pompiste en soie qui, ici, peut être dézippée pour devenir un short, les jeans larges constellés de clous, le sweat à capuche enfilé sous une veste à rayures banquier. Sans surprise, elle décline aussi le « nude look » en un sexy mais joli top corset porté avec pantalon, ou des robes de mousseline couleur chair ou plumetis que l’on a décidément trop vues. N’est-ce pas un peu cliché cette vision de la femme qui serait soit une working girl en tailleur (très beau au demeurant), soit une party girl quasi nue ? H. G.
En trois décennies, Nicky Zimmermann (avec sa sœur Simone côté business) a transformé sa petite ligne balnéaire en une marque mondiale, solaire et instagrammable nommée Zimmermann. Alors évidemment, l’été est « sa » saison. Les invités du show, hier, au Palais de Tokyo sont accueillis par des images de surfeurs et la folk psychédélique de G. Wayne Thomas. Sur un podium courbe et blanc comme un chemin vers la plage, la copine du surfeur déambule dans ses robes en voile peint de moult palmiers et couchers de soleil. Elle est romantique (d’aucuns diront nunuche) dans ses cascades de volants, ses jupons léchant le sol passant sur un maillot de bain très échancré et au décolleté généraux. Reste qu’avec son « glow » resplendissant et sa chevelure bouclée par le sel de la mer, elle est drôlement jolie. V. G.
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