l’essentiel Le chanteur Lucky Love a été révélé au monde entier lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Paralympiques de Paris. Artiste polymorphe privé de son bras gauche, il présentera son dernier album mardi 4 novembre au Bikini.

La musique a-t-elle une valeur particulière par rapport à tous les arts que vous avez déjà explorés comme la danse, le théâtre, la mode, le cinéma… ?

La plus grande valeur de la musique est justement de savoir réunir beaucoup de formes d’art différentes, c’est l’art le plus protéiforme que j’ai pu traverser jusqu’à maintenant. C’est un médium qui me permet d’écrire, de chanter, de danser, d’écrire mes propres clips et aussi d’imaginer un spectacle sur scène, d’essayer de rendre vivante pour la scène la musique créée en studio. La musique est l’endroit qui me permet de m’exprimer pleinement.

Et il a fallu attendre longtemps pour ça, quand même, non ?

(rires) Oui, j’étais occupé à travailler ! J’ai commencé par la danse, puis le théâtre, et en fait, je n’ai jamais vraiment voulu quoi que ce soit de ce qui m’est arrivé. Tout a été lié à des rencontres que j’ai faites dans ma vie. Celle, très jeune, avec Carolyn Carlson qui m’a amené vers la danse. Puis celle avec Béatrice Dalle et Romeo Castellucci qui m’ont amené vers le théâtre. Et si le but de mon existence avait été de faire de la musique, ça aurait pu être tard, or je crois que ça a été provoqué par un heureux accident. Mais je m’appelle Lucky, après tout ! (rires)

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Le titre de votre dernier album « I Don’t Care If It Burns » traduit-il la volonté de tout vivre à 1000 % ?

Je ne sais pas vivre à demi-mesure ! « I Don’t Care If It Burns » veut dire que la vie ne vaut d’être vécue que si, justement, on se brûle un peu de temps en temps. Sinon, on n’a jamais conscience de la vie que comporte notre corps, du fait simplement d’être en vie. Moi, j’ai besoin de sentir que je brûle pour me sentir vivant.

Le concevoir à Los Angeles était important ?

J’ai réalisé mon rêve en écrivant cet album à Los Angeles. C’est aussi une ville qui a vu passer toutes mes idoles à qui je voulais rendre hommage. Donc c’était évident d’aller enregistrer aux États-Unis où tout est possible. Le pire comme le meilleur. Mais ça laisse beaucoup de place à l’accomplissement personnel. Et je n’avais pas envie d’écrire ça depuis Paris, pour avoir du recul sur mon existence.

Et de pouvoir multiplier les expériences mélodiques, rythmiques ?

Je n’ai jamais été en quête de légitimité dans ma musique, donc je ne cherche pas à appartenir à un style ou à une école. Ce qui m’intéresse, c’est de transmettre des émotions, sans aucune prétention musicale. Quand j’étais adolescent, j’étais persuadé d’être né à la mauvaise époque. Aujourd’hui, j’ai des icônes comme Nancy Dupree, Bronsky Beat, la musique des années 50 et 60, le rhythm and blues. Mais je suis déjà en train de créer la suite. Et mon but consiste à inscrire tout cela dans mon temps.

Votre prestation lors des Jeux Olympiques en août 2024 restera-t-elle la plus belle de votre vie ?

L’une des plus belles ! Pour moi, la musique est faite aussi pour un public et ce jour-là, 1,5 milliard de personnes m’ont vu, c’était monstrueux ! Je n’ai jamais voulu être un exemple ou un idéal, mais j’aime l’idée d’être une possibilité. J’aime le fait que l’on puisse mettre en lumière mon handicap pour inciter des gamins qui naîtraient à la marge — quelle qu’elle soit — à se lancer. Mais je dois avouer que mon plus beau souvenir reste Tbilissi, pendant ma tournée en Géorgie, parce que c’était magnifique d’aller chanter « Masculinity » dans un pays où c’est important encore de l’entendre. Les spectateurs ont pris un risque pour venir et se battent tous les jours pour leur liberté. Et pour moi, la musique a aussi ce devoir d’être témoin de notre époque.

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Le mot « patriarcat » est-il celui que vous détestez le plus ?

C’est un grand combat pour moi, parce que la masculinité toxique m’a fait beaucoup de mal, notamment à l’adolescence quand j’ai découvert mon homosexualité. C’était très difficile pour moi de faire face à une société qui ne laissait pas sa place à ma masculinité, qui semblait bien différente de celle des hommes qu’on érigeait en modèle. Et pour autant, moi je me sentais très bien dans ma peau d’homme. J’adore le fait d’être un homme, j’aime tout de mon genre. Tout comme je trouve injuste la position des femmes dans notre société. Donc je me dis que si un homme puis un autre et un autre se font alliés de cette cause-là, alors peut-être que les choses changeront.

Mardi 4 novembre à 19h30 au Bikini (Rue Théodore Monod à Ramonville). Tarif : 29 €.
Disque : « I Don’t Care If It Burns » de Lucky Love (Belem).

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