Comme aux Jeux olympiques, l’équipe LGBTQI+ a brillé aux Jeux paralympiques de Paris 2024, remportant pas moins de 19 médailles ! Et les cérémonies mises en scène par Thomas Jolly ont été une fois encore à la hauteur de nos espérances.
Heureusement pour le reste du monde, aucune alliance n’a été scellée pour former une équipe arc-en-ciel aux Jeux paralympiques de Paris 2024. À eux seuls, les athlètes queers ont totalisé pas moins de 19 médailles : sept en or, sept en argent et cinq en bronze. Aux Jeux olympiques, l’équipe LGBTQI+ avait remporté 43 médailles, certes, mais on comptait 195 personnes LGBTQI+ sur 10.500 athlètes. Pour les Paralympiques, les sportifs queers n’étaient que 44 sur 4.400, ce qui est déjà une victoire : en 2020, à Tokyo, ils étaient 36, et seulement 12 à Rio en 2016.
Nos queers ont du talent et nous ont offert quelques beaux coups d’éclat. Côté Français, la cycliste Marie Patouillet a ouvert le compteur des médailles en remportant l’argent sur le 500m. L’athlète en a profité pour dédier sa victoire à son entraîneur ainsi qu’à sa femme. Un autre Français, Dimitri Pavadé, aura lui aussi marqué les esprits ce samedi 7 septembre. Celui qui a terminé quatrième de la finale du saut en longueur T64 a fait son coming out gay sur Instagram de manière frontale : « Oui je suis PETIT, MÉTIS, UNIJAMBISTE, et pour en remettre une couche, GAY !!!!!! » a-t-il écrit en légende d’un post enflammé qui dénonce les diverses discriminations auxquelles il a pu faire face.
Des athlètes plus visibles que jamais
Médaille d’argent à Rio et d’or à Tokyo, la judokate brésilienne lesbienne Alana Maldonado a brandi de nouveau l’or à Paris. De son côté, la nageuse américaine non-binaire Christie Raleigh Crossley a enchaîné les victoires, remportant deux médailles d’or, deux d’argent et une de bronze (même si quelques « experts » des réseaux sociaux l’ont accusée de tricher, car son handicap est invisible). La sprinteuse Valentina Petrillo s’est elle aussi retrouvée sous les feux des projecteurs, et ce avant même de fouler la piste. En tant que première femme trans à concourir aux Jeux paralympiques, l’Italienne s’est vue accusée de posséder un avantage injuste sur ses concurrentes. Finalement, l’athlète n’a pas réussi à décrocher sa place en finale des 200m et 400m.
Le grand final de ces Jeux paralympiques, la cérémonie de clôture – orchestrée comme les précédentes par le metteur en scène Thomas Jolly –, ce dimanche 8 septembre au Stade de France, a clos onze jours de compétition acharnée. Pour fêter ça, pas de popcorn salé mais la voix cristalline de Santa qui a tout donné sur une reprise de « Vivre pour le meilleur » de Johnny Hallyday. Parmi les 24 artistes français de la scène électro menés par Jean-Michel Jarre, vous aurez aussi reconnu le chanteur et DJ Kiddy Smile – il a interprété pour l’occasion son nouveau titre « Make love (que du love part 2) » – dans une combinaison rouge tout en muscles. Une belle façon de rendre hommage aux 44 athlètes LGBTQI+ issus de quinze nations présents sur la compétition.
Déjà lors de la cérémonie d’ouverture, le chanteur gay Lucky Love, né sans bras gauche, avait embrasé la scène avec une adaptation de sa chanson « Masculinity », rebaptisée « My Own Ability ». Il passait ainsi d’une critique d’une société viriliste à celle d’une société validiste avec une aisance remarquable. Quant à Chris and the Queen, il a quant à lui abordé le sujet de la santé mentale dans une reprise bouleversante de « Non, je ne regrette rien », d’Édith Piaf. Avant même le début des épreuves, la DJ et militante lesbienne Barbara Butch, cyberharcelée depuis sa prestation lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, avait pour sa part manifesté son refus de « retourner au placard » en portant la flamme paralympique au festival Rock en Seine.
Crédit photo : Dimitri Pavadé via Instagram
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