La collection Pinault semble inépuisable tant, exposition après exposition, elle offre à voir et à découvrir. C’est à nouveau le cas de ce très bel accrochage, « Corps et âme » , qui sur le thème du corps et de l’esprit, réunit une quarantaine d’artistes, certains « historiques » tels l’artiste d’origine cubaine, exilée aux États-Unis, Ana Mendieta (1948-1985) ou Georg Baselitz, artiste allemand né en 1938, et d’autres plus jeunes comme le peintre ghanéen Gideon Appah (né en 1987) ou Michael Armitage (né 1984), vivant entre Londres et Nairobi.

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Performances et grand format

Orchestrée par la talentueuse Emma Lavigne, directrice générale de la Collection Pinault et conservatrice générale, l’exposition, qui se déploie dans tous les espaces du bâtiment, s’ouvre sur une confrontation entre les performances filmées d’Ana Mendieta, faisant corps avec la Terre-mère, et les toiles de grand format de Gideon Appah. Les longs corps turquoise des personnages vêtus de grandes culottes blanches y évoluent dans des paysages idylliques, dans une atmosphère voluptueuse digne de Matisse, le climat énigmatique en plus.

Gideon Appah, The Confidant, 2021 © Gideon Appah / Courtesy of collection Pinault

Gideon Appah, The Confidant, 2021 © Gideon Appah / Courtesy of collection Pinault

Les individus dans un environnement hostile

Dans l’espace central, dit la Rotonde, la vidéo tonitruante d’Arthur Jafa, artiste américain né en 1960, Love is the message, the Message is Death  (2016), présentée pour la première fois à Paris, propose à travers un montage rythmé d’images d’archives, télévisuelles, de vidéosurveillance ou d’anonymes, une évocation de l’histoire africaine-américaine.

Arthur Jafa, Love is the Message, the Message is Death, 2016, film diffusé dans l'enceinte de la collection Pinault © Arthur Jafa / Courtesy of collection Pinault

Arthur Jafa, Love is the Message, the Message is Death, 2016, film diffusé dans l’enceinte de la collection Pinault © Arthur Jafa / Courtesy of collection Pinault

Apparaissent ainsi successivement les bonnets pointus du Ku-Klux-Klan, un Martin Luther King saluant la foule, des musiciens se déhanchant ou des captations de violences policières discriminatoires dans une esthétique assumée de vidéoclip. Dans une veine plutôt mélancolique, Ali Cherri, artiste libanais, né en 1976 et marqué personnellement par la guerre civile dans son pays natal, a installé dans les vitrines du Passage qui ceinturent la Rotonde une série de sculptures. Hybridation entre des restes archéologiques et des pièces réalisées par lui-même, ces assemblages évoquent à la fois la violence, la destruction et la réparation.

Ali Cherri, Vingt-quatre fantômes par seconde, 2025 © Ali Cherri / photo Aurélien Mole / Courtesy of collection Pinault

Ali Cherri, Vingt-quatre fantômes par seconde, 2025 © Ali Cherri / photo Aurélien Mole / Courtesy of collection Pinault

Différents arts entremêlés

Mêlant les styles et les générations, les salles du second étage créent des dialogues et des confrontations, entre peintures, sculptures, vidéos, photographies, performances et installations. Des points d’orgue, comme la salle entièrement consacrée à l’artiste suisse Miriam Cahn, née en 1949, créent des respirations sur un parcours où la peinture est à l’honneur. Dandora (Xala, Musicians), 2022, la vaste composition de Michael Armitage semble revisiter la peinture d’histoire tandis que House of Music (Soca Boat), 2019-2023, la très belle toile de Peter Doig, peintre britannique né en 1959 et vivant à Trinidad, s’apparente à une nef des fous allant à la dérive sur l’océan.

Michael Armitage, Dandora (Xala, Musicians), 2022 © Michael Armitage / The White Cube (David Westwood)

Michael Armitage, Dandora (Xala, Musicians), 2022 © Michael Armitage / The White Cube (David Westwood)

Avec Marlene Dumas, artiste néerlandaise d’origine sud-africaine née en 1953, corps et âme sont évoqués à travers leur absence dans un tableau émouvant où une brassée de fleurs en hommage à sa mère décédée émerge d’un fonds noir Einder (Horizon), 2007-2008. Flottant dans l’espace au-dessus du sol, les huit panneaux monumentaux peints par Georg Baselitz (Avignon, 2014)  montrent son corps nu aux chairs vieillissantes dans un dispositif aussi théâtral qu’oppressant. Réalisés au sol dans une palette claire sur fond noir, ces autoportraits la tête en bas évoquent une danse macabre sur la musique, choisie par l’artiste, Lontano, de Gyorgi Ligeti.

Marlene Dumas, Supermodel, 1995 © Marlene Dumas / Courtesy of collection Pinault

Marlene Dumas, Supermodel, 1995 © Marlene Dumas / Courtesy of collection Pinault

Exposition « Corps et âme »
​​​​​​Bourse de commerce-Pinault collection, 2 rue de Viarmes, 75001 Paris,
du 5 mars au 25 août


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