Pour sa 27e édition, la foire Paris Photo a retrouvé ce 6 novembre (et jusqu’au 10) les travées du Grand Palais, et une plus grande clarté. Malgré une ambiance rafraîchie par la réélection de Donald Trump à la présidence des États-Unis et des problèmes de chauffage, les visiteurs semblaient séduits par un grand nombre de belles pièces. Chez Lumière des roses (Montreuil), l’accrochage resserré offre son lot de pépites de la première moitié du XXe siècle, notamment une Baigneuse à Helgoland de Mary Willumsen. Howard Greenberg montre des séries de Mary Ellen Mark, tandis qu’une autre new-yorkaise, Higher Pictures, valorise le travail de Carla Williams avec une série d’autoportraits de 1995. À la galerie C (Paris, Neuchâtel), la série de portraits en noir et blanc de l’artiste ukrainienne Katherine Turczan attire particulièrement les regards. Dans le secteur Emergence, à l’étage, la galerie S (Paris) propose un intéressant solo show de la photographe suisse Ester Vonplon, qui a disposé du papier sensible dans un tunnel désaffecté où la rare lumière y a laissé ses traces. Plusieurs expositions partenaires sont de rang muséal, comme celle consacrée à la photographie lituanienne, avec des prêts de la BnF et du Centre Pompidou, le secteur Voice, confié à trois commissaires (Azu Nwagbogu, Sonia Voss et Elena Navarro) ou la présentation des livres de photographie nommés aux Aperture PhotoBook Awards. Dispersés sur les stands, les choix du cinéaste Jim Jarmusch ne permettent pas réellement de comprendre une sélection cohérente, alors que le focus Elles x Paris Photo, consacré aux femmes photographes, est suffisamment dense pour créer une heureuse mise en lumière. À noter, la présence de nombreux projets de lauréats de prix, comme celui d’Edouard Taufenbach et Bastien Pourtout pour Ruinart, avec une plongée (littérale) dans les crayères de Champagne, ou Frédérique Barraja pour le prix Estée Lauder Companies 2023 (pour la lutte contre le cancer du sein). Cette présence vivante de la photographie s’accompagne d’un programme dense de conversations (de « Reconstituer des histoires queer » aux « Séductions photographiques au XXIe siècle ») et rencontres avec des artistes.
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